viva nanni!

4 juin, après la séance de 19 heures. sorti du cinéma, ce moment magique, rare, soleil couchant, seul dans la rue et le film qui continue, qui chemine au rythme de mes pas merci signore moretti, siouplait encore quelques uns comme ça bouffée d'émotions en délicatesse et pourtant c'est plus que frontal : nanni dans la peau de berlusconi, en voiture, derrière lui le palais de justice prend feu, c'est fort et beau à pleurer mais c'est pas ça : au détour d'une scène anodine, la mère essaie d'expliquer à ses garçons que papa et mama c'est finito et qu'ils vont avoir deux maisons... et le caiman devient mon film, et là je ressens, cette petite catastrophe familiale dissimulée dans une catastrophe nationale (berlusconi élu), et ça vaut tous les pensums, politiques bien sur, mais psychanalytiques aussi... et puis la plus belle scène de cinéma depuis longtemps, l'homme et la femme chacun dans leur voiture, se suivent, se regardent, se dépassent, c'est si simple, c'est tellement ça le cinéma, à l'opposé du gros pedro et de son gros drame psypsy à deux balles qui fait les couv de télérama, de cosmo et de glamour nanni n'a pas de palme, nanni napalm on est planqués, clandestins, dans ce gros bateau clinquant du Kinéma, et on rame à contre courant, et c'est beau parce que c'est inutile, chercheurs d'or archaiques et artisans au milieu des boursicoteurs virtuels